Camila Moral interview autrice podcast Morgane Luc

On papote premier jet et parcours d’écriture avec Camila Morel

27 octobre 2022

1. Hello Camila ! Est-ce que tu peux te présenter à nos auditeurices ?

Camila : Je m’appelle Camila Morel, j’ai 22 ans et je suis québécoise. Je suis étudiante en création littéraire à l’université pour pouvoir travailler dans l’édition plus tard et je suis libraire à temps partiel. J’ai un compte instagram d’auteurice en 2021 pour partager ma passion de l’écriture et j’ai récemment inauguré un podcast qui s’appelle « Ecrire pour soi » dans lequel je parle de mon expérience avec l’écriture. Et j’ai aussi deux romans en cours : Les Veilleurs de l’Ombre, une trilogie de fantasy et La Traverse-Rêve, une duologie de science-fantasy avec de la romance.

2. Avant de commencer, dans quel univers fictif vis-tu en ce moment, quel livre es-tu en train de lire ?

Camila : Depuis quelques temps je lis la saga de Sarah J Mass Un palais d’épines et de roses. Je viens de terminer le troisième tome !

3. On va commencer par discuter de ton manuscrit La Traverse-Rêves, que tu as d’ailleurs récemment terminé ! Est-ce que tu peux nous pitcher un peu ce projet ?

Camila : C’est un roman concentré sur deux personnages rivaux qui viennent de deux royaumes en guerre depuis plusieurs années. On suit d’abord Orianne, une princesse guerrière Danoréenne aux capacités magiques qui s’entraîne depuis son plus jeune pour gagner le conflit contre ses ennemis, les Terranes. On suit également Ezra, un ingénieur Terranne qui est prêt à tout pour protéger son peuple, améliorer leur quotidien et leur qualité de vie,… Au début du roman, Ezra se prépare à partir à bord de son prototype de Traverse-Ciel pour aller à la recherche d’un artefact magique qui pourrait changer les choses pour son peuple, mais pour se faire, il a besoin de l’aide d’une Traverse-Rêve… La famille d’Orianne l’apprend et décide de l’infiltrer sur le dirigeable pour pouvoir s’emparer de l’artefact ! Evidemment, rien ne va se passer comme prévu ! Cette histoire est une quête épique qui met en scène un « rivals to lovers » dans un monde aux inspirations steampunk.

4. Comment tu te sens après avoir fini ce premier jet ? Il me semble que c’est la première fois que tu poses le point final à un manuscrit ? Quel est ton programme/tes objectifs pour la suite de ce projet ? (réécriture, soumissions,...)

Camila : J’ai eu des sentiments un peu contradictoires quand j’ai terminé ce premier jet. En approchant de la fin, j’ai beaucoup pleuré, entre autre de soulagement parce que ça fait dix ans que j’essaie de finir un premier jet donc j’étais heureuse, fière et soulagée ! Mais j’étais en plein challenge d’écriture Mots-Lanta quand j’ai terminé ce premier jet, donc il a fallu que je me remette en scelle très vite : je n’ai pas pris le temps de vivre mes émotions à 100%. Mais quand le challenge s’est fini, ça m’a vraiment frappée et j’ai réalisé que je m’ennuyais de mes personnages et de ma routine d’écriture. Je suis très routinière, j’ai besoin d’un cadre pour me sentir bien et j’ai eu un petit moment de stress et de panique quand j’ai compris que ma routine maintenant que j’avais terminé allait changer.

Ce qui m’attend pour la suite en premier lieu c’est la réécriture des 7000 premiers mots pour les envoyer à l’éditeur dans le cadre de la formation Licares. Après je ferai une pause, ensuite j’attaquerai une première réécriture complète et enfin seulement j’enverrai le roman en bêta-lecture.

5. Tu as suivi récemment la formation de Licares : comment ça s’est passé, quel a été ton ressenti, est-ce que tu penses que ça t’a aidé à prendre confiance en toi et à terminer ton premier jet ?

Camila : Ca faisait des années que j’essayais de finir un premier jet sans y arriver, donc je me suis dit que la formation pourrait être une sorte de guide. J’écoutais déjà le podcast de Licares et j’ai suivi les lives qu’ils faisaient pour parler de la formation et voir si leur pédagogie m’intéressait. Et puis j’aimais le fait qu’ils nous guident au long de l’écriture et qu’un éditeur fasse ses retours sur notre projet à l’issu de la formation : je me suis dit pourquoi pas ! J’avais les finances de côté pour et je ne regrette pas d’avoir sauté le pas. Cette formation a changé ma relation à l’écriture positivement. J’ai gagné en confiance et la méthode Licares a très bien fonctionné pour moi pour La Traverse-Rêve : ça m’a donné l’impression de savoir où j’allais et comment j’étais le plus efficace !

La formation a aussi changé ma vision du premier jet : même si on sait qu’il ne doit pas être parfait, on a un peu de mal à le croire et le mettre en pratique. Licares m’a permis de comprendre comment écrire un premier jet et finir un premier jet !

J’ai commencé La Traverse-Rêve en même temps que la formation ! Jusque-là je travaillais sur Les Veilleurs de l’Ombre, mais je l’ai mis en pause pour suivre la formation car elle inclut toutes les étapes de la création d’un roman, depuis le brainstorming pour trouver une idée et je voulais tout tester ! Pour moi, c’était plus facile de commencer un nouveau projet pour la formation plutôt que de travailler sur un roman que je connaissais déjà/que j’avais déjà partiellement écrit.

6. Tu es également en études de création littéraire, est-ce que tu peux nous en parler un peu plus : qu’est-ce que c’est comme cursus, comment tu l’as intégré ?

Camila : C’est un cursus que j’ai intégré afin de pouvoir poursuivre des études dans l’édition par la suite. Au Québec, on a le primaire, de 5 ans à 12 ans, ensuite le secondaire de 12 ans à 17 ans, puis deux ou trois ans de CGEP donc soit deux ans de pré-universitaire, pour ensuite aller à l’université, soit trois ans en technique pour pouvoir ensuite intégrer le marché du travail. J’ai fait deux ans de littérature pré-universitaire et il me faudrait ensuite un BAC à l’université (donc trois ans en plus) pour ensuite faire des études de deuxième cycle supérieur dans l’édition. Il fallait donc que je choisisse un cursus qui me plaisait un minimum donc j’ai choisi « création littéraire », et ce cursus de trois ans me permettra ensuite de faire des études dans l’édition.

Heureusement « création littéraire » c’est quand-même intéressant pour moi ! Par exemple j’ai un cours dans lequel on doit écrire un nouveau texte chaque semaine pour que la professeure nous fasse des retours dessus, même si les commentaires de la part de cette intervenante pour le moment ne sont pas très développés donc c’est un peu dommage. Mais il va y avoir des cours plus en lien avec l’édition qui m’intéressent beaucoup et que j’ai hâte de découvrir !

7. Tu es libraire en plus de tout ça de ce que j’ai compris ! Comment as-tu trouvé ce travail ?

Camila : Je suis libraire à temps partiel depuis mars 2022. J’avais envie de travailler en librairie depuis des années mais jusque-là ça ne s’était pas fait et je bossais surtout dans la restauration. Puis, c’est devenu difficile avec le Covid et j’ai quitté ce temps-partiel pour postuler à nouveau en librairie. On m’a rappelée dès qu’un poste s’est libéré et je n’ai pas hésité : j’aime les livres depuis toujours, je lis beaucoup et j’aime regarder et organiser ma bibliothèque (rires). Je pense que cette passion s’est sentie pendant mon entretien d’embauche et j’ai réussi à avoir ce travail.

8. Quelle est ta partie préférée du travail de libraire ?

Camila : La réception des nouveautés et j’aime aussi conseiller les client.es, surtout quand je vois qu’iels aiment les mêmes genres que moi. Je suis surtout spécialisée dans le Young Adult (12 à 25 ans environ) et je m’occupe aussi de l’Imaginaire (fantasy et science-fiction sont regroupés dans le même rayon).

9. Que t’apporte cette expérience dans la librairie en plus de tes études et de tes formations d’autrice ? Est-ce que le fait d’avoir toutes ces casquettes t’a permis d’avoir une vision de l’écriture/du livre différente ?

Camila : Je ne pense pas que mon travail en librairie change mon travail d’écriture. Je vois les deux côtés de la médaille et j’ai appris plein de chose sur la partie commercialisation du livre, mais pendant l’écriture d’un roman, ça ne me sert pas trop. Par contre, j’ai pris conscience du classement des livres en librairie et je vois mieux comment les libraires font pour mettre des livres en avant, pourquoi certains livres ont une courte durée de vie par exemple. Mais ça me fait quand-même de la peine que les auteurices soient peu payé.es, que certains genres littéraires ne soient pas mis en avant,…

10. Est-ce que tu es plutôt intéressée par l'édition traditionnelle ou l'autoédition pour tes romans ?

Camila : Pour La Traverse-Rêve, je me dirige vers l’édition traditionnelle. Je ne dis pas que je ne serai jamais autoéditée, car le statut d’autrice hybride pourrait être intéressant, mais je n’ai pas l’impression d’avoir les capacités de m’autopublier pour le moment.

J’ai quelques maisons d’édition en tête pour mon projet, mais je ne me suis pas concentrée là-dessus pour le moment. Je vise plutôt des ME françaises, car on a moins d’entreprise d’édition qui m’intéressent au Québec : l’imaginaire n’est pas forcément un genre très valorisé et il y a moins de ME, moins de liens avec le monde du livre que ce qu’on peut voir en France je trouve.

11. Tu tiens également un podcast : qu’est-ce qui t’a donné envie de te lancer dans l’aventure ?

Camila : J’écoute tout le temps des podcasts sur plein de sujets variés et j’adore ça ! J’ai toujours eu envie d’avoir un podcast et quand je me suis lancée sur instagram en tant qu’autrice, je me suis dit que je pourrais parler de mon expérience d’écriture dans une émission. En plus, sur instagram, il faut écrire des textes de posts et je préfère parler à l’oral, exprimer plus de choses, plus clairement et plus rapidement. Donc le format du podcast était parfait et ça me rend heureuse de le faire ! Et comme j’arrive à bien m’organiser avec toutes mes activités, je trouve le temps de créer pour le podcast en plus du reste sans trop de stress.

12. Est-ce que tu as un mot de la fin, quelques conseils à partager pour rester motivé.e et finir son premier jet ?

Camila : J’ai quatre conseils principaux :

  1. S’entourer : trouver des ami.es avec qui partager vos avancées, votre histoire, vos difficultés,… ça fait tellement de bien de pouvoir parler de tout ça ! Et quand on est pas seul.e, c’est plus motivant aussi.
  2. Se former ou s’informer : ce n’est pas obligatoire de faire une formation d’écriture, mais s’informer à travers des ressources gratuites peut beaucoup aider à découvrir notre méthode d’écriture.
  3. Trouver sa propre méthode : il faut tester plein de choses pour voir ce qui fonctionne pour nous.
  4. Voir le premier jet comme un premier jet : ne pas trop réfléchir à ce qu’on écrit sur le premier jet, le but c’est de sortir tout ce qu’on veut dire, ce qu’on a dans le cœur et dans la tête et après on peut polir le joyau !

Vous pouvez retrouver Camila sur instagram et spotify.

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Morgane Luc

Hey, moi c’est Morgane, autrice et podcasteuse ! J’ai créé “Confidences d’écriture” pour partager ma passion pour l’écriture, la lecture et mes conseils en édition.

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