La pression d'écrire

23 février 2023

Ah la pression. On sait qu’elle est là, et on fait souvent de notre mieux pour la tenir à l’écart (en tout cas, c’est mon cas). Pourtant, elle s’immisce souvent dans nos esprits malgré notre vigilance, et je ne fais pas exception à la règle ! Aujourd’hui, on déballe un peu le fait de se mettre la pression pour écrire et pour publier.

Ici, la pression dont je parle est celle qu’on se met soi-même, et pas celle que l’on ressent par rapport aux autres et aux avancées de nos copaines auteurices. Je savais, en commençant un nouveau projet, que j’allais me mettre la pression et malgré tout le travail que j’ai fait pour ne pas la laisser s’installer, elle a quand même posé ses bagages dans mon esprit.

Je suis perfectionniste et j’ai peur de l’échec, autant dire que niveau pression, je m’y connais. Du coup, pour éviter de me confronter à tout ça, je procrastine, je réfléchis trop et je me paralyse. Pourquoi je me mets la pression ? Plusieurs raisons :

  • La première, c’est que j’ai en tête le résultat final de mon premier roman (publié le 1er février 2023) et que c’est difficile pour moi de me souvenir des conditions dans lesquelles j’ai commencé le premier jet de ce projet il y a un an et demi (ce que je savais de l’histoire, à quoi elle ressemblait à ce moment-là), et de la tête qu’avait mon premier jet à ce moment-là (à savoir, a pile of trash, si je suis honnête). Difficile de revenir à la ligne de départ quand on a passé après des mois de travail, la ligne d’arrivée. Du coup, je me mets la pression inconsciemment sur mon nouveau projet car je dois déconstruire l’idée de faire un premier jet « parfait ». Le premier jet de cette nouvelle histoire va être nul, et il faut que je l’accepte. J’ai besoin d’écrire un premier jet chaotique pour me rendre compte de plein de choses à propos de mes personnages, de mon univers, des thématiques, de ce que j’ai envie de transmettre à travers mon œuvre.
  • Et la deuxième raison, c’est que maintenant que j’ai publié un premier livre, je me mets la pression d’en écrire un deuxième qui soit publiable. L’idée que ce livre ne me satisfasse pas assez pour une publication me fait « peur », parce que si ce projet n’est pas publiable, est-ce que ça veut dire que je suis moins bonne ? que je n’ai pas progressé ? que je ne pars pas dans la bonne direction et que ma carrière d’autrice est fichue ? Beaucoup de questions qui découlent de la peur de l’échec et de l’anxiété et qui, en vrai n’ont pas lieu d’être. Cette peur, c’est un peu de l’auto-sabotage : je mets la charrue avant les bœufs. Le livre n’est PAS écrit, donc on s’en fout pas mal qu’il soit publiable ou pas puisqu’il n’existe pas encore ? Il ne faut pas brûler les étapes (oui, oui, je me le dis à moi-même hehe) : quand j’aurais fini le premier jet, commencé et fini une réécriture, alors je réfléchirai à une potentielle publication. Je ne veux pas me mettre la pression dès maintenant sur un projet qui pour le moment n’est pas commencé et donc pas abouti.

Alors, comment faire quand on se met la pression sur ce qu’on écrit (quelques soient nos raisons) ? Bon, je ne vais pas donner beaucoup de « conseils », parce que je suis en plein dedans et j’essaie de me dépatouiller avec tout ça, mais voilà ce que j’ai mis en place :

  • Se recentrer sur soi-même : pourquoi on écrit ce roman ? (pour se faire kiffer, pour découvrir les personnages, pour transmettre un message, pour vivre une aventure, pour s’évader, pour partager,… il y a autant de raisons personnelles que d’auteurices) Pour qui écrit-on ce roman ? (là encore, chacun.e ses réponses).
    Pour ma part, j’écris pour moi (à 100%, je suis très égocentrique dans mon processus de création parce que j’écris des livres que j’aimerais lire, je suis mon propre public cible à la base) et j’écris pour découvrir mes personnages, leurs thématiques et grandir à leurs côtés.
    Le but avec ces questions c’est de se sentir aligné.e avec nos envies, ni plus ni moins, et de ne pas s’occuper du reste et de ce qu’on ne maîtrise pas.
  • Ne pas brûler les étapes : pour combattre l’anxiété, j’ai souvent entendu le mantra « chaque chose en son temps, un jour à la fois ». Je dois l’admettre, j’ai du mal à l’appliquer dans ma vie au quotidien, mais je sens que cette année, c’est le moment d’y travailler plus et de m’apaiser par rapport à ça. Est-ce que l’écriture va bien se passer, est-ce que je vais faire « mieux » que pour Frontière Numérique, est-ce que je vais publier ce projet, tout ça, je ne veux plus y penser. Prenons le temps : découvrons nos projets, prenons plaisir à les écrire pour nous, sans pression, et à chaque nouvelle étape viendra ses questionnements, mais on n’a pas à se pourrir la tête pour écrire un nouveau projet.
  • Revenir à l’essentiel : se faire plaisir. On en a déjà parlé au-dessus, mais recentrons-nous sur nous-même et notre plaisir d’écrire. Faisons-nous kiffer avant tout, parce que se mettre la pression dans l’écriture, c’est l’assurance de ne pas réussir à écrire ou de se dégoûter d’écrire, alors que si nos histoires demandent à sortir, c’est bien qu’on a besoin de les raconter.
Morgane Luc podcast confidences d'écriture

Morgane Luc

Hey, moi c’est Morgane, autrice et podcasteuse ! J’ai créé “Confidences d’écriture” pour partager ma passion pour l’écriture, la lecture et mes conseils en édition.

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