Aujourd’hui on parle un peu chiffres car on aborde le sujet « combien ça m’a coûté de publier Frontière Numérique ».

Avant toute chose, je tiens à dire que pour publier mon roman, j’ai fait des choix que tout le monde n’est pas obligé.e de faire. Par exemple, je ne passe pas par une plateforme de vente (comme Amazon KDP ou the book edition par exemple), j’ai mon stock de romans chez moi et c’est moi qui m’occupe des commandes, de l’expédition et du service client.es, entre autres. C’est un parcours d’autoédition comme il en existe plein d’autres, aussi dans cet épisode je vais partager certains coûts financiers qui m’incombent en fonction des choix que j’ai faits pour mon roman mais qui ne seront pas forcément à votre charge si vous décidez de vous autopublier différemment de moi.

Deuxième, avant de commencer, je rappelle que l’on parle ici d’autoédition, et pas d’édition traditionnelle avec une maison d’édition. Si vous souhaitez être publié.e en ME, sachez qu’aucun des frais dont je parle ici ne vous concerne, car c’est la maison d’édition qui les prendra en charge pour vous dans le cadre de votre cession de droits. Si votre ME vous demande d’avancer certains frais dans le contrat… Disons que ça ne sent pas très bon.

Bref, entrons dans le vif du sujet : pour Frontière Numérique, j’ai travaillé avec plusieurs professionnel.les dont j’avais besoin de l’expertise et qu’il a donc fallu rémunérer. Comme j’ai travaillé dans l’édition et que je suis éditrice freelance, j’avais certaines capacités dans certains domaines pour lesquels je n’ai pas eu recours à des professionnel.les (notamment le travail éditorial, la maquette et la mise en page du livre et celle du ebook, la création de mon site internet et la communication), mais pour le reste, il était important pour moi de travailler avec des expert.es et de donner toutes ses chances à mon roman.

J’ai donc dépensé :

• 336€ en bêta-lecture professionnelle : j’ai travaillé aussi avec des BL bénévoles, mais le retour d’un.e professionnel.le était important pour moi, pour confronter mon texte à une collègue qui allait pouvoir m’aiguiller en fonction de son expertise,
• 600€ pour la couverture, dont 50€ pour adapter la couverture au format de la jaquette reliée du collector)
• 450€ pour l’illustration du monde virtuel,
• 715€ en frais de correction,
• 2600€ d’impression du stock (500 exemplaires du broché et 50 exemplaires du relié collector),
• 150€ de « bon à tirer » (un exemplaire unique du livre pour s’assurer de sa conformité avant de lancer le tirage final) : souvent, le premier bàt est gratuit, mais dans mon cas comme il me fallait un exemplaire de la couverture avec les dorures pour m’assurer de la qualité du roman, j’ai dû payer mon bàt car les frais fixes pour les dorures étaient à mes frais,
• 36€ d’ISBN auprès de l’AFNIL,
• 140€ de matériel d’expédition (scotch, encre, papier bulle, enveloppes,…)

En tout, ça nous amène entre 5000 et 5100€ de frais pour ce projet. Ca fait une somme on est d’accord, c’est un pari financier que j’ai décidé de prendre en tant que micro-entreprise. Sur ces 5000€, 3600€ viennent de la campagne de précommande de mon roman qui m’a permis de financer toute l’impression du roman et les frais d’expédition des colis de mes lecteurices.

L’autoédition, c’est cher, comme l’édition traditionnelle d’ailleurs, mais d’un autre côté, comme je le disais, cet argent, je ne l’avais pas : je ne roule pas sur l’or, loin de là, j’ai beaucoup économisé pour pouvoir payer mes prestataires et sans la campagne de précommande, ce projet aurait été beaucoup plus difficile à lancer. Tout était affaire de calcul et de risques pour me donner les moyens de sortir le livre que je voulais créer : ça n’a pas été facile tous les jours de prendre des décisions d’entreprise comme celles-ci, et on n’aura pas toustes envie de prendre les même risques financiers, et c’est okay. Chacun.e son chemin et ses objectifs : le mien est de devenir une maison d’édition, et avec ce projet, j’ai fait un premier pas sur ce chemin.