Debby Egg, autrice et illustratrice interview podcast Morgane Luc

Illustrer des couvertures avec Debby Egg

22 décembre 2022

Aujourd’hui on accueille Debby Egg, autrice et illustratrice de talent (c’est elle qui a créé la couverture de Frontière Numérique) pour discuter un peu écriture, dessin, se lancer dans un métier créatif et gérer au quotidien le TDAH.

1. Hello Debby et bienvenue ! Est-ce que tu peux te présenter à nos auditeurices ?

Debby :  Hey ! Moi c’est Déborah, Deb ou Debby, je suis autrice et illustratrice et je suis une ex-normande intolérante au lactose (cette découverte a été une grande épreuve dans ma vie).

2. Avant de commencer, dans quel univers fictif vis-tu en ce moment, quel livre es-tu en train de lire ?

Debby : En ce moment je lis « Beasts of prey » de Ayana Gray qui est sorti en novembre dernier. Ce roman est une pépite, tellement d’ailleurs que c’est le premier livre que j’annote de ma vie ! Je me sens bien et safe dans cette lecture, même si ce n’est pas du feel good à proprement : c’est un enemies to lovers dans un monde de high fantasy inspiré de l’Afrique subsaharienne écrit par une autrice racisée, et ça, ça fait plaisir parce que ça n’arrive pas souvent. En plus des aspects culturels, le personnage principal masculin est neuroatypique, ce qui n’est pas courant non plus et j’adore la manière dont cet aspect est traité car je me sens représentée ! En plus, j’avais très envie d’écrire moi-même de la fantasy inspirée de l’Afrique subsaharienne, et ce livre renforce encore plus ce besoin pour moi !

3. J’ai remarqué que tu avais plusieurs noms d’artiste : Debby Egg, Déborah Heynen, et ton pseudo sur instagram debora_s_fantasy : est-ce que tu peux nous expliquer ce choix d’avoir différentes identités ?

Debby : J’ai besoin tout compartimenter, à l’époque quand j’avais plusieurs blogs sur lesquels je publiais des histoires, je signais chaque histoire d’un nom de plume différent. Outre ce besoin-là, j’ai plusieurs pseudos car l’administratif me fait peur : quand je me suis mise à mon compte, je ne voulais pas compliquer les choses avec un pseudo, donc je me suis enregistrée sous mon nom Déborah Heynen. Pour mon compte instagram, je n’avais pas encore écrit un roman entièrement, encore moins publié un livre, donc j’ai pris le premier nom qui me venait sans me poser de question. Et pour mon nom de plume, Debby Egg, à la base, j’utilisais « Déborah H.E.G », les initiales de mon nom de famille et de jeune fille, mais tout le monde le lisait « Heg/Egg », du coup j’ai décidé de jouer le jeu à fond et de garder Debby Egg, qui sonnait bien.

4. Tu es l’autrice de la saga en cours de parution « Le temps des corbeaux » : est-ce que tu peux un peu nous pitcher ce roman, nous dire comment l’idée t’es venue et nous dire où on peut se le procurer ?

Debby : C’est l’histoire de Dolly, un Corbeau, c’est-à-dire qu’elle fait partie de la police surnaturelle. Son devoir : s’assurer que les faes ne foutent pas trop le bordel sur Terre. Mais disparitions et meurtres s’enchaînent récemment en ville, et s’ils pourraient être expliqués par les tensions dans le monde surnaturel, Dolly est sûre que quelque chose d’autre se cache là-dessus. Malheureusement, personne ne la prend au sérieux, aussi décide-t-elle d’enquêter seule. Enfin, presque. Elle et ses allié.es atypiques n’ont pas idée du bourbier dans lequel ils mettent les pieds. Enemies to lovers, proximité forcée, found family et punchline en cascade, voilà ce que vous pourrez trouver dans Le Temps des Corbeaux.

L’idée m’est venue quand j’étais jeune, en 2009 je crois : c’était l’époque de Twilight et Vampire diaries et je voulais trop écrire une histoire de mes vampires, mais mes parents ont refusé. Pour contourner leur interdiction, j’ai inventé une créature surnaturelle qui remplacerait les vampires : les corbeaux. J’ai écrit quatre chapitres à l’époque avant de m’arrêter, et en 2021, à la suite d’un appel à texte, j’ai eu envie de déterrer cette histoire pour la reprendre ! Au final, j’ai raté la deadline de l’appel à texte, mais pendant que j’écrivais, la ME a publié un roman de fae qui a des éléments en commun avec le mien, et j’ai su que je ne pourrais pas le leur soumettre. A force de réflexion, pour préserver mes valeurs dans le roman (notamment mon cast de personnages racisés), je me suis tournée vers l’autoédition.

J’ai donc autopublié en août 2022 : vous pouvez trouver le roman sur Amazon, dans l’abonnement kindle et en vente directe en passant par mes DM pour avoir une dédicace et des goodies.

5. Tu es également illustratrice : quand/comment as-tu commencé à dessiner et depuis quand est-ce que tu en as fait ton métier?

Debby : J’ai commencé à dessiner vers l’âge de 7/8 ans, en parallèle de l’écriture, pour donner vie à ce que j’avais dans la tête. Les Bratz et les Légendaires de Patrick Sobral ont été mes inspirations à l’époque (oui, ce sont deux registres complètement différents !). D’ailleurs, le style de Dolly est assez inspiré des Bratz, avec les chaussures à plateformes, les vêtements en cuir de la collection des Bratz espionnes, leur côté badass,… Et à l’époque, j’avais essayé de faire une BD inspirée par Les Légendaires, qui a été ma référence pendant un moment. En 2020, j’ai essayé de faire un webtoon, que j’ai arrêté depuis car j’ai du mal avec le storytelling visuel, donc je pense que j’écrirai cette histoire plus tard, sous forme de roman plutôt !

Sinon, j’ai eu une parcours « non classique » pour devenir illustratrice. J’ai fait une première année en fac de droit et j’ai décidé de changer de plan de carrière car ça ne me plaisait pas du tout. J’ai ensuite fait une école préparation d’animation à Paris (pour le dessin animé donc) où je me suis spécialisée en 2D, j’ai fait beaucoup de stages puis j’ai travaillé pendant trois ans à un rythme effréné dans une boîte, au point d’arriver à l’inévitable : j’ai fait un burnout. En 2020, j’ai retrouvé du travail dans une boîte qui m’a exploitée au point que j’ai dû me mettre en arrêt de travail pour tendinite.

Je me suis dit que la prochaine fois que je me trouvais entre deux contrats, je prendrai le temps d’écrire, pour moi, parce que je n’avais plus le temps de me consacrer à cette passion. C’est arrivé beaucoup plus vite que je ne le pensais : la semaine suivante, on m’annonçait la fin de mon contrat sans préavis. Au lieu de déprimer, je me suis mise à écrire et à illustrer un premier essai de couverture pour Le Temps des Corbeaux. Je me suis essayée à ça pendant deux jours, et je me suis rendu compte que j’adorais ça ! Sauf que je ne me pensais pas capable de faire ce travail : j’ai besoin d’une routine, de sécurité et gérer ça seule, avec le TDAH c’est très compliqué !

Puis, j’ai été contactée par une couverture (celle des Gentlemen de l’Apocalypse, de Marie Boutsoque), alors que je ne m’étais pas lancée dans le milieu de la couverture professionnellement, mais ça a été l’impulsion parfaite pour me propulser dans cette aventure !

6. Je rebondis un peu sur le TDAH si tu es à l’aise avec ça : est-ce que tu peux nous parler un peu du TDAH et de ce que ça implique pour ta routine de vie/travail ?

Debby : J’ai un TDAH (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité) et j’ai découvert récemment qu’il était également possible que je sois TSA (sur le spectre des troubles autistiques), ce qui explique pourquoi j’ai autant de mal avec l’organisation. D’un côté, j’ai besoin d’une routine, de l’autre mon TDAH ne me permet pas de tenir une routine. Je suis paradoxale : je suis stressée par le changement, mais je me lasse vite et je suis très inflexible. Si un jour, je dessine, je ne pourrais pas écrire.

J’ai également beaucoup de mal à travailler en journée : j’ai des pics de concentration très tard le soir qui me permettent d’abattre le travail de plusieurs jours en une nuit par exemple. Je peux dessiner en journée, mais je ne peux écrire que la nuit : si j’écris avec des ami.es disons de 13h à 22h, je vais galérer à écrire 1300 mots, mais si j’écris avec des ami.es à partir de minuit, je suis capable d’écrire plusieurs milliers de mois à l’heure. Je travaille à trouver un rythme qui fonctionne avec mon cerveau car je ne peux pas avoir les mêmes journées que des personnes neurotypiques.

Par contre, quand je travaille à la commande, pour quelqu’un donc, mon cerveau se met en « hyperfocus » (c’est-à-dire une concentration intense qui éclipse tout le reste, même parfois les besoins vitaux comme boire ou manger), et j’ai beaucoup moins de mal à travailler dans les temps et à remplir mes contrats. Ce sont les impératifs comme ça qui me permettent de me rythmer pour le moment : je marche à la deadline. Si j’écris ou dessine pour moi, je vais avoir beaucoup plus de mal à me lancer par contre.

Parfois c’est compliqué, parce qu’à cause de TDAH les choses simples m’apparaissent insurmontables (me nourrir, par exemple) et j’ai longtemps pensé des choses très négatives sur moi (que j’étais nulle, une incapable) parce que je ne comprenais pas pourquoi j’étais comme ça. Je commençais des projets de roman, d’illustration, puis je me lassais, je perdais toute envie et j’envoyais tout bouler. C’est grâce à mon diagnostic que j’ai compris ce qui se passait : mon cerveau est en recherche constante de dopamine et quand l’excitation première retombe, il se tourne vers une nouvelle activité pour trouver à nouveau cette dopamine.

Quand j’ai su que c’était le TDAH qui faisait ça, j’ai compris que je pouvais finir les choses, si je trouvais le moyen de continuer à trouver ma dopamine. Grâce à ça, j’ai fini le Temps des Corbeaux : c’était la première fois que j’arrivais au bout de quelque chose. J’ai découvert aussi que pour les personnes TDAH, il existe un truc qu’on appelle les 10 derniers pour cents : c’est-à-dire que terminer un projet est ce qui nous demande le plus de travail. Par exemple, pour mon roman, les trois/quatre derniers chapitres m’ont pris autant de temps à écrire que le reste du roman quasiment !

7. On a travaillé ensemble pour la couverture de Frontière Numérique car après que j’ai vu ton travail pour Le Temps des Corbeaux, j’ai su que je voulais bosser avec toi ! J’ai adoré notre collaboration et en discutant avec toi, j’ai vite compris que travailler avec un.e illustrateurice c’était quelque chose de très « flou » pour beaucoup de gens, est-ce que tu peux nous expliquer :

  • En quoi consiste ton travail ?

Debby : Tout dépend de ce qu’on me demande, ça peut aller de l’illustration d’une couverture à la réalisation de paysage ou portrait de personnages pour des goodies, en passant par des cartes d’univers ou des illustrations pour le graphisme de la maquette… Je discute toujours en amont avec la personne pour qu’on voit ses envies et attentes et que je vois aussi si ce qu’elle me demande correspond à ce que je fais. En général, on s’appelle et je vérifie qu’on est sur la même longueur d’onde, pour m’assurer que notre collaboration soit possible. Je propose aussi des tableaux Pinterest avec des éléments visuels et des idées de couvertures pré-existantes qui m’inspirent à la personne, pour être sûre à nouveau qu’on ait un terrain d’entente visuel ! Le plus on communique en amont, le mieux ça se passe.

Ensuite, je réalise trois brouillons de composition : avec tout le travail fait en amont, mon but est que les trois brouillons soient le plus proches possibles de ce que veut l’auteurice et que ces trois brouillons soient utilisables, pour qu’on puisse en sélectionner un (ou en mélangeant certains éléments des différentes composition). Ensuite, je mets au propre la version finale, et je fais à nouveau trois propositions de mise en couleur ! Après ça, on peut encore effectuer quelques modifications mineures avant le rendu final. Au niveau des délais, je m’adapte beaucoup aux gens, et je dirai qu’avec les allers-retours que l’on fait avec l’auteurice, je dirais qu’il faut à peu près un mois pour réaliser une couverture.

  • Les tarifs pour une telle prestation.

Debby : Pour parler un peu plus de ce sujet, je conseille à tout le monde de lire l’article de Tiphs sur le sujet : combien coûte une couverture de roman ?

Selon elle et d’autres grilles tarifaires qui circulent dans le milieu, le minimum syndical c’est 550€ pour une couverture illustrée (je ne fais que de l’illustration personnellement, je ne fais pas de montage photoshop par exemple). Ce sont donc les tarifs que j’applique dans mon travail, afin de pouvoir vivre. Mes tarifs seront amenés à évoluer dans le futur, quand j’aurais encore plus d’expérience, mais j’ai aussi envie de me lancer sur des types de couverture différents (par exemples des couvertures type romcom, avec des aplats, des titres manuscrits, ou des couvertures comme celles des Chroniques de Fleurs d’Opale) et pour celles-ci, sur mes premiers rendus du moins, mes tarifs resteront 550€ parce que je m’essaierai à un nouveau style.

9. Quand tu travailles avec un.e client.e, qu’est-ce qui est pour toi le plus compliqué à gérer ? Et au contraire le plus « rewarding »/gratifiant ?

Debby : Il y a beaucoup de choses gratifiantes je trouve. Déjà, voir que le travail plait à l’auteurice et que j’ai réussi à retranscrire son projet dans une illustration c’est gratifiant et j’apprécie aussi le fait de travailler sur une couverture, de la rendre toute belle et d’ensuite livrer « mon bébé » à l’auteurice et de le voir prendre son envol ! C’est un sentiment très particulier, mais j’aime beaucoup. C’est aussi super satisfaisant de se dire que quand on a commencé le projet, c’était vraiment quatre traits sur une feuille blanche et que malgré les galères pendant la création, le résultat final est incroyable. J’adore aussi voir mon évolution et mes progrès au fur et à mesure des mois, repousser les limites de ce que je pensais être capable de faire.

Le plus compliqué à gérer c’est le dialogue avec la personne en face : comprendre ce qu’elle veut et le retransmettre ! Ma plus grande peur c’est les quiproquos : quand tu travailles sur une couverture et que le résultat ne convient pas car on se rend compte qu’on ne s’est pas complètement compris.es, c’est super stressant. Un autre truc compliqué à gérer, c’est que quand je commence un nouveau projet, j’ai l’impression d’avoir tout oublié et je me dis « et si je n’étais plus capable de le faire ? ». A chaque nouvelle illustration, j’ai l’impression que je dois tout réapprendre : ça me le fait aussi pour l’écriture en plus.

10. Pour le premier tome de Le Temps des Corbeaux, tu as réalisé toi-même la couverture : est-ce que c’est plus facile de donner vie à tes idées ou est-ce que ça entraîne des blocages auxquels on ne pense peut-être pas ?

Debby : Il n’y a pas pire client.e que soi-même. J’avais déjà fait une couverture pour le Temps des Corbeaux avant de l’écrire, mais quand j’ai posé les derniers mots, j’ai compris que finalement, cette couverture ne fonctionnerait pas pour ce roman. J’ai donc décidé la changer (aussi parce que j’avais fait des goodies entre temps et qu’ils ne correspondaient pas du tout à l’ambiance de la première couverture), mais ma peur première c’était de faire une couverture qui se démarque des autres en urban fantasy sans qu’elle soit trompeuse sur les thématiques et les éléments du roman.

Du coup, j’ai fait beaucoup d’essais pour la nouvelle couverture (j’ai fait une quinzaine de croquis de composition minimum) sans arriver à me fixer sur ce que je voulais ou ce qui fonctionnait. Si j’avais travaillé avec un.e client.e, iel m’aurait dit ce qu’iel voulait et aurait validé un croquis/une couverture, mais là j’étais la seule à pouvoir choisir. J’en arrivais à comparer ma couverture à celle d’autres personnes, je me disais que pouvais faire mieux, que je devais faire mieux, donc c’était compliqué parfois à cause de ce perfectionnisme : il faut apprendre à dire stop. Heureusement la couverture me plaît et plaît aux lecteurices, donc je suis très contente !

11. Est-ce que tu as un mot de la fin, quelque chose que tu aurais envie de dire à des auteurices qui vont travailler avec un.e illustrateurice, un conseil pour les illustrateurices qui nous suivent et qui voudraient se lancer ?

Debby : Je reviens là-dessus rapidement mais si vous voulez travailler avec un.e illustrateurice indé, renseignez-vous sur les prix que nous pratiquons, c’est très important.

Mon deuxième conseil c’est de dialoguer : mieux vaut tout dire et bien poser les bases de ce que l’on veut pour la couverture. Le plus on est clair.es là-dessus et le mieux on pourra travailler ensemble avec efficacité et en sachant qu’on part dans la bonne direction. De la même façon, je pense que c’est important de se mettre d’accord sur la manière dont on va communiquer pendant la collaboration : nous on est passées par instagram, certain.es préfèrent les mails, il faut voir quelles limites on met en place aussi. Par exemple, je travaille plutôt la nuit, et je savais que toi tu dormais à ce moment-là, donc je savais que je n’aurais pas ton avis sur certaines choses passée une certaine heure, alors qu’avec d’autres personnes nocturnes ça peut être possible. C’est au cas par cas, mais c’est cool de se mettre au point là-dessus avant de commencer ! 

Et pour les illustrateurices qui veulent se lancer, je dirais que c’est important de s’essayer aux couvertures, à différents styles, de voir si ça nous plaît. Certain.es font une couverture et tombent amoureux.ses de ce travail, d’autres vont avoir besoin de plus de temps pour apprécier ça. Et ne jamais oublier que lae client.e est roi.reine : des fois iel va faire des choix que l’on approuve pas, qui ne sont pas ceux que l’on aurait fait et il faut être capable de mettre son égo de côté tout en gardant une certaine honnêteté sur le rendu du design (si vraiment ça ne va pas, il faut le dire). En bref, je dirais qu’il faut se détacher émotionnellement de son travail, car on le fait pour quelqu’un d’autre, ce n’est pas notre bébé et il ne faut pas prendre personnellement les retours des client.es.

Et, dernièrement, n’hésitez pas à demander de l’aide à d’autres illustrateurices. Demandez-leur si vous pouvez les interroger sur leur métier, et si iels vous disent oui, posez vos questions : c’est important de ne pas rester seul.e face à ses interrogations. On ne trouve pas certaines informations techniques sur internet, c’est important de ces cas-là de s’adresser à des collègues illustrateurices et de s’entourer de professionnel.les.

Morgane Luc podcast confidences d'écriture

Morgane Luc

Hey, moi c’est Morgane, autrice et podcasteuse ! J’ai créé “Confidences d’écriture” pour partager ma passion pour l’écriture, la lecture et mes conseils en édition.

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