Morgane Luc autrice Frontière Numérique roman cyberpunk queer et handi

J'ai peur de vendre mon roman ?

28 novembre 2022

Le 12 novembre j’ai lancé les précommandes de mon roman, Frontière Numérique (elles sont en cours jusqu’au 20 décembre 2022, si vous voulez vous procurer votre exemplaire, vous pouvez découvrir la campagne ici). Et depuis, on a fait un super lancement et on a validé la campagne de préventes mais… j’ai eu du mal à communiquer sur le sujet. Pourquoi ? On en discute dans ce post !

La charge mentale.

Pour redonner un peu de contexte, mon seul objectif pour cette campagne, c’était d’atteindre les 100% du montant de la cagnotte, c’est-à-dire l’argent nécessaire à l’impression du stock de Frontière Numérique.

Je suis très stressée par les chiffres, donc je ne visais pas « plus » que les 100%, qui étaient à mes yeux un objectif déjà bien assez stressant. Je suis donc partie avec le moins d’attentes possible, à part le but d’atteindre le montant initial de la campagne.

Cependant, des personnes (bienveillantes et qui voulaient sans aucun doute m’encourager) m’ont mis malgré elleux une pression supplémentaire. Certain.es étaient persuadé.es que ma campagne allait réunir les 100% en 24h, d’autres que j’allais atteindre le double de mon objectif,… Beaucoup d’attentes dont je ne voulais pas sont venues s’ajouter sur mes épaules et créer une pression extérieure.

Je savais qu’on ne validerait pas les précommandes en 24h et je n’en avais pas honte, mais ces personnes sont venues me dire « c’est pas grave, ça arrive, après tout t’as encore jusqu’au 20 décembre pour atteindre ton objectif ». Elles semblaient vouloir me rassurer sur ma « performance » alors que j’étais parfaitement okay avec le rythme auquel les choses avançaient. Les gens ont placé des attentes sur moi alors que je ne l’avais pas demandé et ça m’a paralysée.

Je n’avais aucune volonté de « surpasser » mon objectif et d’exploser les scores. En tant que personne handi, la société m’a longtemps dit que je devais constamment me surpasser pour m’intégrer et prouver ma valeur. J’ai mis très longtemps à déconstruire ça, car pendant des années, j’ai pris très à cœur le fait de montrer que je pouvais tout faire comme/mieux que tout le monde (mieux que les personnes valides surtout) pour montrer que le handicap ne m’empêchait pas d’être une personne productive et performante. Finalement, un jour ma santé m’a rattrapée et j’ai compris que ce schéma validiste ne me mènerait nulle part, à part à ma propre fin.

C’est quelque chose que je déconstruis au quotidien mais qui impacte beaucoup ma santé mentale. Aussi, pour ce projet, le but n’était pas de surpasser quoique ce soit : il en allait de mon bien-être mental. Sauf que, pour mener à bien une campagne, il faut communiquer dessus, évidemment. Et c’est là qu’est arrivé la « révélation ».

La peur de se vendre.

Mettons de côté la charge mentale dont on vient de parler. Maintenant que la campagne a été validée, que l’on a atteint les 100% je me sens mieux mentalement par rapport à la pression et aux chiffres. Mon objectif personnel est atteint : Frontière Numérique va être imprimé, mes lecteurices vont pouvoir recevoir leur exemplaire précommandé et vont pouvoir le découvrir,… C’est incroyable !

Mais j’ai compris, avec cette campagne, que j’ai peur de vendre mon roman car j’ai peur d’embêter les gens. J’ai toujours su que je n’étais pas la meilleure pour me « vendre » : déjà avec mon entreprise, je sais que j’ai du mal à proposer et mettre en avant mes prestations de service. Je travaille dessus, mais je pensais bêtement qu’avec un livre, j’aurais moins ce problème, parce que c’est un roman, un objet tangible et je me suis dit que ça serait plus facile de communiquer autour de ça, que je me sentirai moins comme une impostrice.

Autant dire que c’est loin d’être le cas. Jusque-là, je n’ai eu aucun mal à parler de mon roman, à vous le faire découvrir, à communiquer dessus, mais depuis qu’il est disponible à la commande, je panique. J’ai un immense blocage là-dessus.

Et là vient la vraie révélation : si mon roman était sur le point de sortir en maison d’édition, j’en parlerai à FOND et je n’aurais que ça à la bouche. Mais, là, alors que j’ai fait tout le travail d’une maison d’édition sur ce manuscrit et ce livre (pour rappel, j’ai été formé au travail de l’édition et je suis éditrice freelance en devenir), je n’ose pas. Et ça me frustre !

Je crois en ce projet, c’est la prunelle de mes yeux, j’ai mis beaucoup de choses importantes à mon cœur dans ce projet et j’abats énormément de travail pour ce livre. Alors je veux en parler ! Je veux trouver l’assurance de promouvoir fièrement et sans avoir peur cette merveille car j’en suis fière. Si je n’en parle pas, qui le fera à ma place ? Ce n’est pas parce que mon roman ne porte pas le logo d’une ME qu’il n’est pas génial, que je n’ai pas le droit de me battre pour lui offrir la vie qu’il mérite !

Je veux apprendre, jour après jour, à laisser ce blocage derrière moi et à assumer de communiquer autour de la promotion de mon roman, de la précommande de mon roman. J’y crois. Je peux le faire. A mon rythme, sans pression. Mais je veux y arriver.

Si vous avez déjà ressenti cette peur et vécu ça, n’hésitez pas à venir partager votre expérience avec moi sur instagram : @morgane_auteure.

Morgane Luc script doctor et lectrice sensible

Morgane Luc

Hey, moi c’est Morgane, autrice et podcasteuse ! J’ai créé « Confidences d’écriture » pour partager ma passion pour l’écriture, la lecture et mes conseils en édition.

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