écriture ressourcer créativité Morgane Luc

Se ressourcer créativement

29 septembre 2022

En ce moment, je suis dans un drôle d’entre deux créatifs : j’ai terminé la version presque définitive de Frontière Numérique, mais je n’en suis pas assez détachée pour avoir l’énergie et l’envie de commencer un nouveau projet. Je suis drainée créativement et il y a plusieurs raisons à ça : c’est ce dont on va parler aujourd’hui.

L'anxiété

Je souffre d’un trouble de l’anxiété généralisé (TAG) et en ce moment, je suis en phase intense d’anxiété. J’arrive dans les dernières étapes de la finalisation de Frontière Numérique, qui sera bientôt un roman publié que l’on pourra tenir dans nos mains, et je me pose beaucoup de questions sur « l’après Frontière Numérique ».

Ces interrogations, je pense que de nombreux.ses auteurices les subissent aussi, mais avec l’anxiété, elles ne quittent pas ma tête et occupent mes pensées jour et nuit, au point de me paralyser. Le questionnement qui prend le plus de place c’est : est-ce que je serai à nouveau capable d’écrire un roman ? est-ce que je n’ai pas tout donné pour Frontière Numérique au point qu’il ne me reste rien à dire ?

En réalité, j’ai plusieurs idées de romans dans mes tiroirs, dont certaines sont plus développées que d’autres, donc je sais que j’ai d’autres projets, d’autres histoires qui ne demandent qu’à être écrites, mais il s’est construit un lien tellement fort entre moi et Frontière Numérique durant l’année qui s’est écoulée que j’ai cette peur de ne pas être capable d’écrire un récit aussi important pour moi par la suite.

J’essaye de prendre du recul : pour le moment, je suis encore pleinement immergée dans l’univers de Frontière Numérique, j’en ai conscience et c’est pour ça que j’ai du mal à entrevoir « la suite », les autres projets.

Ligne de départ et d'arrivée

L’autre raison pour laquelle je n’arrive pas à me plonger dans mon prochain projet c’est que maintenant que j’ai vu et écrit la version finale d’un roman, je visualise mieux la ligne d’arrivée que celle du départ et je ne vois plus toutes les étapes par lesquelles je suis passée pour l’écriture de Frontière Numérique. Je reporte les standards d’un roman « fini » à mon prochain premier jet, sauf que ça ne fonctionne pas comme ça !

J’ai du mal à revenir sur mes pas et à me rendre compte de ce qu’était Frontière Numérique quand j’ai commencé, à me souvenir des cartes que j’avais en main au moment où j’ai écrit le premier jet. J’ai l’impression de ne pas savoir à quel moment du processus j’ai opéré les changements nécessaires qui ont donné sa force à ce récit, de ne pas savoir quand ce roman a commencé à vraiment prendre forme.

Je sais que quand j’ai commencé Frontière Numérique, il « manquait » beaucoup de choses à ce projet, des éléments que je n’ai pas mis en place tout de suite, notamment la ville, qui a beaucoup évolué entre le premier jet et la première réécriture. Pour The Witch Project, mon prochain récit, il me manque aussi des choses, mais cette fois-ci, j’en ai conscience avant de commencer l’écriture et je pense que c’est parce que maintenant que j’ai compris ce qui était important pour moi dans mes récits, j’ai besoin de lui apporter un peu plus de profondeur avant de me lancer dans l’écriture.

J’ai besoin de prendre un peu le temps de brainstormer ce projet, d’en poser les bases plus solidement que je l’avais fait pour Frontière Numérique. Il faut dire que quand j’ai écrit Frontière Numérique, cette histoire habitait dans ma tête depuis deux ans déjà, et j’avais eu tout le loisir de la rêvasser. The Witch Project en revanche est né dans mon esprit l’an dernier, et j’ai passé l’année à travailler sur Frontière Numérique, donc ce récit n’a pas encore pu occuper le devant de la scène de mes pensées.

Se ressourcer créativement

J’ai donc terminé Frontière Numérique et j’ai envie d’écrire, mais je sais que je ne suis pas prête à commencer un nouveau projet (et que mon nouveau projet n’est pas prêt non plus).

Je pense que je suis drainée créativement : ça demande énormément d’énergie créative d’écrire un roman et je pense que c’est de là que viennent mes questionnements. La raison pour laquelle je ne me sens pas prête à travailler un nouveau projet ce n’est pas que je n’ai plus rien à dire, plus rien à écrire, mais c’est surtout que je suis encore immergée dans l’univers de Frontière Numérique et que j’ai besoin de temps, de recul, pour pouvoir découvrir toutes les choses qui flottent sous la surface de mes pensées et que j’ai envie d’aborder dans ce prochain roman. 

J’aurais voulu enchaîner les romans, parce que j’ai peur de « perdre l’habitude » d’écrire et de ne plus y arriver, mais maintenant que je suis devant le fait accompli, je n’ai pas l’énergie pour écrire un autre projet tout de suite. J’ai besoin de me ressourcer, de me recharger pour ensuite pouvoir m’y remettre.

Le puits créatif et comment se ressourcer

La créativité, c’est un peu comme un puits : on puise de l’eau jusqu’à ce qu’un jour, il soit vide. Si on veut continuer à utiliser le puits, il faut le laisser tranquille un moment, pour qu’il se remplisse à nouveau. Là, c’est pareil : si je veux écrire mon prochain projet, il faut que je laisse mon puits se recharger. C’est normal de devoir passer par-là et c’est primordial de se ressourcer. Pour se faire, voici ce que je mets en place :

  1. Je lis : j’ai besoin de continuer à découvrir et à voyager dans des univers, c’est quelque chose qui me fait beaucoup de bien et m’inspire aussi énormément.
  2. Je me balade beaucoup avec de la musique : c’est quelque chose qui m’inspire beaucoup, d’écouter de la musique pendant que je marche dans la nature. Ça me permet d’avoir plein de visuels et d’idées.
  3. J’ai repris le sport : c’est aussi quelque chose que j’entreprends pour me sentir mieux dans ma tête et m’aider à mieux gérer mon anxiété, et je pense que ça me fera beaucoup de bien.
  4. Je prends le temps de rêvasser « activement » : j’ai des périodes d’anxiété pendant lesquelles le silence m’angoisse beaucoup, donc j’occupe toutes mes pensées avec des bruits de fond (musique, vidéos youtubes,… pas les podcasts, pour le coup je suis concentrée quand je les écoute haha). C’est quelque chose que j’essaie d’éviter en ce moment, pour laisser mes pensées créatives monter à la surface.
  5. Je vais sur pinterest pendant les sessions du café des auteurices : comme je n’écris pas en ce moment, je me balade sur pinterest pendant nos lives d’écriture hebdomadaires. Ça me permet de découvrir des photos, des ambiances, des univers et ça me fait beaucoup de bien ! d’ailleurs ça m’a permis d’avoir récemment une révélation sur The Witch Project !
  6. Je décharge mon énergie créative dans d’autres projets : en 2020 j’ai commencé la linogravure, un art qui me fascine et que j’adore pratiquer. Depuis, je n’avais pas vraiment eu le temps de m’y remettre, jusqu’à il y a quelques jours ! Un visuel de gravure m’est apparu un soir et je me suis dit que c’était l’occasion rêvée de m’y remettre.

Si vous avez des techniques/conseils qui vous aident à vous recharger créativement, n’hésitez pas à m’envoyer un message sur instagram à @morgane_auteure pour en parler, ça me ferait super plaisir d’en discuter avec vous et de tester vos méthodes pour vous ressourcer !

Morgane Luc script doctor et lectrice sensible

Morgane Luc

Hey, moi c’est Morgane, autrice et podcasteuse ! J’ai créé “Confidences d’écriture” pour partager ma passion pour l’écriture, la lecture et mes conseils en édition.

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