Morgane Luc autrice podcast écriture carnet

Mes carnets d'écriture

01 septembre 2022

J’adore les carnets, je pourrais en parler des heures ! J’en ai d’ailleurs déjà un peu montré mon amour pour cet objet sur instagram, et j’ai pu discuter avec d’autres auteurices qui en sont aussi fan. Et c’est là que j’ai vu que beaucoup avaient encore du mal à désacraliser leurs carnets et à écrire dedans. Entre ça et les personnes qui m’ont demandé comment je m’organisais pour me retrouver dans mes notes, j’ai sauté sur l’occasion de faire un article sur le sujet !

Mon histoire avec les carnets :

Pendant des années, j’ai acheté des carnets sans oser les utiliser : c’était un vrai problème. Je trouvais ça tellement satisfaisant d’avoir ces beaux objets neufs que j’avais peur d’y consigner mon écriture pas toujours très jolie, de faire des ratures, de ne pas savoir comment l’organiser,…

Il faut savoir qu’en plus de cette première « peur », je souffre aussi d’anxiété. Quand je commence un nouveau carnet, je lui attribue donc une thématique (écriture, bullet journal, peinture/collage,…) afin que les choses soient organisées dans ma tête et dans mes affaires. C’est quelque chose qui me m’enlève une sacrée charge mentale.

Le soucis qui vient avec ça, c’est aussi que du coup, j’avais peur de ne pas arriver à « tenir » la thématique de mon carnet et à le remplir et donc j’attendais d’être 100% sûre de ce que j’allais y écrire avant de commencer à écrire. Le serpent qui se mord la queue comme on dit !

Comment j’ai désacralisé et fini mon premier carnet :

En 2021, j’ai commencé un bullet journal pour m’organiser à ma manière. C’est tout simplement un agenda que je fais moi-même afin d’avoir une organisation qui me correspond et répond à ma logique.

Commencer ce carnet pour une raison très pratique m’a beaucoup aidée parce que l’esthétisme n’avait pas autant d’importance que la clarté. Je l’utilisais pour planifier mes semaines et mes mois, pas pour en faire une œuvre d’art. Ca m’a permis de calmer mon perfectionnisme et ça m’a prouvé que j’étais capable de tenir un carnet et de le finir.

Forte de cette première expérience de bullet journal, j’ai décidé de reprendre un de mes vieux carnets d’écriture et d’en faire mon compagnon pour le premier jet de mon roman. A ce moment-là, j’étais en train de travailler sur la première version narrée de l’histoire et je savais donc que ça allait être un joyeux chaos… Alors je n’avais que peu d’attentes pour le carnet : je voulais qu’il représente le plus possible le bazar qu’allait être mon manuscrit. Ça a été une franche réussite (autant du côté de la désacralisation que du côté chaos) et ça m’a soulagée !

Sur instagram, d’autres personnes m’ont partagé leur technique pour se défaire de l’idée que le carnet doit être « parfait » : déchirer la première page par exemple ou se dire que tout ce qui va être écrit dedans à de la valeur, même nos ratures. Je trouve ces deux conseils très sympathiques, et j’y ajoute le mien : ne pas hésiter à utiliser un carnet et ne pas attendre « l’occasion parfaite » qui ne viendra jamais. Ça reste un bel objet mais il est là pour vous servir alors saisissez l’opportunité de le remplir !  

Mes carnets d’écriture :

J’ai une organisation très précise/particulière qui me permet de les tenir tout en rassurant mon côté anxieux. J’ai notamment deux « catégories » de carnets d’écriture :

Mes carnets de brainstorming :

Ce sont ceux dans lesquels je note toutes les idées de projets qui me viennent. Ils me permettent d’avoir toutes mes inspirations au même endroit et sont un peu plus « chaotiques » car j’y consigne des bribes qui n’ont souvent pas de rapport les unes avec les autres : des bouts de rêves, des tropes qui me plaisent, un titre qui me vient, un personnage dont je fais la connaissance et que je ne veux pas oublier, tout ça finit dans ce carnet de brainstorming.

Pour ne pas me perdre, je note au-dessus de chaque entrée la thématique et la date, pour me repérer par exemple « rêve du 12 mai 2022 ».

Souvent, il arrive qu’un projet se développe plus que les autres au fur et à mesure que l’histoire prend de la place dans ma tête et si je décide d’écrire ce récit, alors il aura plus tard son carnet dédié.

Mes carnets dédiés à un projet avancé :

Ils portent bien leur nom puisqu’ils me suivent pendant l’écriture de mes romans. L’organisation ici est différente car il faut que je m’y retrouve clairement et rapidement : ces carnets sont ouverts à côté de moi quand je suis en train d’écrire et je peux avoir besoin d’y trouver une information ou d’y consigner quelque chose à tout moment. Pour ce faire, voici ma « méthode » en quatre points :

  1. J’utilise des entêtes sous le format suivant : numéro du jet/étape de l’écriture + thématique de la note + date.
    Celles du carnet de Frontière Numérique que j’ai acheté pour la première réécriture après avoir fini le précédent ressemblent beaucoup à ça : « note de réécriture, chapitre 12, 12.04.22 ». D’un coup d’œil, je sais à quoi va se rapporter ma prise de notes et quand elle a été faite.

  2. J’ai un code couleur très simple, avec deux couleurs : une pour les entêtes qui me permet de les mettre en avant rapidement, et une pour surligner les notes qui ont déjà été traitées/prises en compte dans le manuscrit. Ainsi, je vois immédiatement quelles notes sont toujours pertinentes et lesquelles n’ont plus besoin de m’inquiéter. Actuellement le carnet de Frontière Numérique comporte une soixantaine de pages manuscrites, et si je ne surlignais pas les choses au fur et à mesure, je perdrai beaucoup trop de temps à parcourir les pages à la recherche d’informations !

  3. Je laisse le texte respirer : sans parler évidemment de gâcher du papier, c’est important de sauter des lignes, d’aérer sa prise de notes. Par exemple, s’il ne me reste que quelques lignes en bas de page, plutôt de commencer ma prochaine note là, je passe à la page suivante. Ça me permet de garder l’entête et le texte ensemble (important) et de ne pas surcharger visuellement le carnet, ce qui peut rendre la relecture ou la recherche d’information très compliquée.

  4. Je prends le « temps » : il ne s’agit pas d’écrire bien, mais plus j’écris vite, plus j’écris gros et mal et moins le texte est lisible. Parfois quand on écrit à la main, le cerveau va plus vite que notre poignet (ça m’arrive tout le temps) et donc on fuse pour ne rien oublier. Quand c’est le cas, je fais une liste courte avec les points qui me viennent et je les développe quand ma poussée créatrice se calme. L’idée c’est que j’essaie de prendre le temps d’écrire : le carnet ne va pas s’envoler, « y a pas le feu au lac » comme on dit !

Un dernier conseil pour la route !

Evidemment c’est mon expérience que je vous partage et peut-être qu’elle ne vous correspond pas et c’est carrément okay ! N’hésitez pas à expérimenter, découvrez ce qui fonctionne pour vous et ce qui vous est utile, c’est quand-même le plus important.

Petit conseil de fin avant de vous quitter : commencez le plus simple possible, ne vous mettez pas la pression d’une organisation trop compliquée dès le départ. Un carnet n’est pas censé être une source de stress supplémentaire, profitez de cette expérience !

Morgane Luc script doctor et lectrice sensible

Morgane Luc

Hey, moi c’est Morgane, autrice et podcasteuse ! J’ai créé “Confidences d’écriture” pour partager ma passion pour l’écriture, la lecture et mes conseils en édition.

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